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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 16:59
Louis Serre à 36 ans (vers1914)

Louis Serre à 36 ans (vers1914)

1-Avant-propos:

 

Je pensais depuis longtemps évoquer la vie de ce médecin, diplômé en 1904, qui exerça au cœur du Cantal, à Cheylade jusqu'à sa mort survenue en 1964, non sans avoir été médecin militaire pendant la Grande Guerre.

 

En remontant très loin dans mes souvenirs, je revois ma grand mère maternelle Mélanie, la plus jeune sœur de Louis, au cours de l'une de ces nombreuses veillées de mon enfance à Montauriel, nous racontant comment on vivait à la fin du 19e siècle dans la vallée de Cheylade, au pied du Puy Mary. 

Sa nombreuse  famille était établie depuis des siècles à Chavanon, une solide bâtisse construite sur le versant Est de la vallée. Elle y possédait de grands espaces d'herbages et plus de 150 têtes de bétail, de cette excellente race de Salers.

Mélanie était la plus jeune de cette prolifique famille. Son père, Antoine Serre, s'était marié deux fois: une première fois à Louise Hélène Rongier, dont il eut un fils, Léon, né en 1865, devenu commerçant à Saint-Quentin, puis il épousa en deuxième noce Marie Gabrielle Sarghat, avec laquelle il eut sept enfants: Antonin (1875), Louis (le médecin, 1878), Marie (1881), Anna (1884), Henri (1886), Émilie (1888), et Mélanie ma bonne grand mère (1892).

Le climat était rude à Chavanon où la montagne demeurait enneigée au cours de longs hivers; il n'était pas rare de recourir au traîneau pour le moindre déplacement. Parfois, le docteur Louis Serre emmenait sa jeune sœur Mélanie ma grand mère pour faire ses visites. Un jour, nous raconta-t-elle, alors qu'il était probablement pressé, l'esprit concentré sur ses malades, il l'oublia dans le traîneau!

Heureusement, la jeune Mélanie, bien emmitouflée dans son manteau, supporta le froid.

On me raconta plus tard l'histoire d'un accident où le cheval, le traîneau et ses occupants versèrent dans la rivière glacée...

2-Sa famille, sa naissance:

 

L'ascendance familiale de Louis Serre est entièrement originaire du Cantal. On y trouve pèle-mêle des Charbonnel, des Sarghat, des Bulit et quelques "quartiers chevaleresques", tels ces  Lemmet d'Auteuil ou ces d'Anglars de Bassignac ou encore des de Ribier et de Roche d'Agoux...

Les Serre se fixèrent au hameau de Chavanon, où se trouvaient la maison et la propriété familiale.

La maison était une solide bâtisse en pierres de taille, au toit recouvert d'épaisses lauzes, percé de trois lucarnes. Au fond de la grande salle commune, chauffée par une imposante cheminée (avec l'inévitable cantou et son coffre à sel), se pressaient en enfilade plusieurs lits clos. Rompant avec le style rustique de ce mobilier typiquement auvergnat, disposé dans la salle à manger, on peut admirer dans le salon de curieuses boiseries avec des croix de Malte et des aigles symbole du premier empire! Cette maison fut d'abord occupée par la famille Charbonnel. Le grand père de Louis, Jacques Serre, épousa Ysabeau Charbonnel et vint s'installer comme gendre dans cette maison. C'est ce que nous rappelle l'inscription figurant sur le linteau de la porte d'entrée: "Jean Charbonnel 1780" (il s'agit du grand père d'Ysabeau).

Propriétaire aisé, Antoine Serre et son épouse Marie Sarghat exploitaient cette propriété grâce à l'aide constante de quatre ou cinq domestiques, et de saisonniers qui venaient l'été. Dans la continuité de leurs aïeux, ils étaient à la fois agriculteurs et marchands de bestiaux".

 

 

La propriété était essentiellement composée d'une "montagne"; qui s'étendait sur le flanc Est de la vallée de Cheylade, au nord du Puy Mary. Elle était importante pour l'époque, avec ses 128 hectares. Propriétaires aisés, Antoine Serre et son épouse Marie Sarghat exploitaient ces grands espaces grâce à l'aide constante de quatre ou cinq domestiques, et à celle de saisonniers qui venaient y passer l'été. Dans la continuité de leurs aïeux, ils étaient à la fois agriculteurs et marchands de bestiaux.

La fortune des parents peut se mesurer à l'aune des dots accordées aux filles: 5000 francs à chacune d'entre-elles; Henri reçut une somme équivalente en marchandises, ce qui lui permit de se lancer dans le commerce en tant que marchand de toile; Quant à Louis, ses études de médecine furent payées par ses parents avec une somme équivalente. " (André Metzger).

L'acte de naissance de Louis est ainsi libellé:

 

"N°20 Serre Antoine Louis de Chavanon

"L'an mil huit cent soixante dix-huit, le trente et un Mai à quatre heures du soir, devant nous Gaspard Eugène Chadefaux, adjoint, remplissant en l'absence de Monsieur le Maire, les fonctions d'officier de l'état civil de la commune de Cheylade, canton et arrondissement de Murat, département du Cantal, a comparu, en la maison commune, Antoine Serre, âgé de trente six ans, cultivateur, domicilié à Chavanon sur cette commune, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né aujourd'hui à midi, en son domicile, de lui déclarant et de marie Sarghat, son épouse, âgée de vingt-huit ans, ménagère, demeurant avec lui, et auquel il a donné les prénoms de Antoine Louis. Lesdites déclaration et présentation ont été faites en présence de Serre Antoine, âgé de quarante-six ans, cultivateur, domicilié à Chavanon, oncle de l'enfant, de Loussert Antoine, âgé de quarante et un ans, instituteur public, domicilié à Cheylade, non parent, tous deux témoins du choix des parties intéressées. Et après lecture aux comparants et témoins, avons signé avec eux le présent acte.

Loussert A Serre L'Adjoint

Serre G Chadefaux"

 

Mentions marginales:

"Par acte en date du vingt six août mil neuf cent cinq inscrit le même jour à la mairie de Apchon (Cantal), Serre Antoine Louis dont la naissance est constatée dans l'acte ci-contre a contracté mariage avec Marie Jeanne Gelly.

"Dont mention faite par nous graffier le 15 9bre 1905"

 

"Décédé le 2 mai 1964 à Cheylade" (archives du Cantal, état-civil de Cheylade)"

    

3-Sa jeunesse studieuse,ses études de médecine à Paris, sa thèse:

 

 Louis Serre accomplit ses études de médecine à Paris. En juin 1902, il résidait 17 rue Crozatier, 12e Arrondissement.

À l'isssue de ses études accomplies de 1898 à 1904, il obtint son diplôme de médecin le 22 décembre 1904. Il fit son externat au sein des Hôpitaux de Paris et son externat à l'Hôpital St-Denis.

Sa vie à Paris en tant qu'étudiant ne fut pas facile pour lui car il avait peu de moyens. 

Il soutint sa thèse le... ; elle portait sur ... Voir BNF

 

Louis Serre eut très tôt une  forte personnalité qui s'alliait à un grand sens des responsabilités. Par exemple, au début de 1905, c'est lui qui prononça un discours pour les obsèques du général Georges Raynal de Tissonnière, un lointain cousin, né à Cheylade  en 1833, décédé à 72 ans le 13 février 1905:

"Discours du Dr Serre, aux obsèques du général de Tissonnière.

"Fallait-il qu'une cruelle maladie abatte celui qui sut rester debout au milieu des balles et des obus. Devrions nous déplorer si tôt la mort de ce brave soldat dont la plume remplaçait encore superbement l'épée. Certes, jamais vie ne fut plus active et plus glorieuse, jamais carrière ne fut mieux parcourue. Cependant bien prématurément la mort vient de ravir le général de Tissonnière à l'affection des siens, à la Patrie, à l'Auvergne.

"À peine sorti de St-Cyr, le jeune sous-lieutenant de Tissonnière court en Crimée, où il se distingue dans de nombreux combats. Lieutenant, puis capitaine, il fait la campagne d'Italie. L'année terrible le retrouve chef de bataillon, il fait partie de l'armée de Metz, et est porté à l'ordre du jour. Nul ne combattait avec plus de courage, ne suivit cette triste invasion avec plus d'intelligence et de discernement. Les écrits qu'il publia à ce sujet servent aujourd'hui à l'instruction de nos jeunes officiers. Dès lors, notre vaillant soldat conquiert rapidement les grades supérieurs. Général de Brigade, il se voit confier les fonctions particulièrement délicates d'adjoint au Commandant de la place de Lyon. Il était divisionnaire depuis 1893 et, parmi les nombreuses décorations qui ornaient sa poitrine, il eut l'insigne honneur de recevoir la cravate de Commandeur. 

"Jamais le général de Tissonnière ne transigeait avec le devoir. Sa taille droite et cambrée, sa physionomie froide et énergique, son air martial reflétaient la loyauté et la justice. Son respect scrupuleux de la discipline l'aurait fait juger sévère, si beaucoup d'entre nous n'avaient eu l'occasion d'apprécier sa grande bonté. Mr l'adjoint au Maire vient de nous dire éloquamment combien il fut bon pour la commune de Cheylade et de notre vallée.

"Personnellement, je me souviens comme d'hier, de sa main chaude et généreuse qu'il me tendit, le soir de l'un de mes premiers et humbles succès.

"Honor et fides in Deo", telle fut la devise du général de Tissonnière. L'honneur certes il l'a poussé jusqu'aux extrêmes limites; il a atteint même la gloire; sa mémoire est immortelle. En même temps, le général de Tissonnière est mort en chrétien, fides in Deo. C'est une forte consolation pour les siens, c'est pour nous un dernier témoignage de sa bravoure.

"Vous avez encore illustré votre nom, mon général, la gloire dont vous vous êtes couvert rejaillit un peu sur nous, habitants de Cheylade, nous sommes orgueilleux de vous, nous saluerons à jamais votre mémoire.

"Reposez en paix, nous ne saurions croire qu'un grand bonheur ne vous soit pas réservé dans l'au delà, pour récompense de vertus si éclatantes".   

4-Son mariage:

 

Huit mois après l'obtention de son diplôme de médecin, Louis Serre épousa Marthe Gelly, d'Apchon:

"N°3, 26 août 1905

"Antoine Louis Serre garçon et

"Gelly Marie Jeanne dite Marthe

"L'An mil neuf cent cinq, le vingt six août à onze heures du matin, devant nous Louis Sidaine, maire et officier de l'état civil de la commune d'Apchon, canton de Riom-ès-Montagne (Cantal) ont comparu en notre maison commune Antoine-Louis Serre, âgé de vingt sept ans, né à Chavanon, commune de Cheylade (Cantal) le trente un mai mil huit cent soixante dix huit, ainsi qu'il résulte de l"extrait de son acte de naissance délivré par M. le Maire de la dite Commune de Cheylade, docteur en médecine, domicilié au chef lieu de la susdite Commune de Cheylade, fils de Antoine Serre âgé de soixante quatre ans et de Marie Sarghat,âgée de cinquante cinq ans, tous deux cultivateurs, domiciliés audit Chavanon ci présents et consentants; Et Gelly Marie-Jeanne dite Marthe, âgée de dix neuf ans née aux Soudeilles, sur cette commune , le trente-un août mil huit cent quatre vingt cinq, ainsi que le constate son acte de naissance inscrit sur nos registres, sans profession, domiciliée au Chef-lieu de cette commune d'Apchon, fille de Antoine Gelly, âgé de cinquante deux ans, et de Mélina Delbos, âgée de quarante sept ans, tous deux négociants, domiciliés en ce bourg d'Apchon ci présents et consentants; lesquels nous ont requis de procéder à la célébration du mariage projeté entre eux et dont les publications ont été faites devant la principale porte de notre maison commune les dimanches treize et vingt août mil neuf cent cinq, ainsi que le constate notre registre de publications et en ka commune de Cheylade les mêmes dimanches ainsi que le constate le Certificat de publication délivré par M. le Maire de la Commune de Cheylade: Aucune opposition audit mariage ne nous ayant été signifiée, faisant droit à leur réquisition, après avoir donné lecture de toutes les pièces ci-dessus mentionnées et du Chapitre VI du titre V du code civil intitulé du mariage, nous avons interpellé les futurs époux et les personnes autorisant le mariage d'avoir à déclarer s'il a été passé un Contrat de mariage, lesquels nous ont répondu affirmativement et nous ont déclaré que l'acte a été reçu par Me Andrieu, notaire à Apchon, le vingt neuf juillet dernier. Nous avons ensuite demandé au futur époux et à la future épouse s'ils veulent se prendre pour mari et pour femme, chacun d'eux ayant répondu séparément et affirmativement, déclarons au nom de la loi que Antoine Louis Serre et Gelly Marie-Jeanne dite Marthe sont unis par le mariage. De quoi nous avons dressé acte en présence de Jacques Delbos, âgé cinquante-quatre ans, voyageur, domicilié en ce bourg, oncle de la future, Justin Magne, âgé de vingt-sept ans, voyageur, domicilié à Anzat-le-Luguet, Puy-de-Dôme,cousin de la future; de Antonin Serre, âgé de vingt-neuf ans, cultivateur, domicilié audit Chavanon, frère du futur et de Léon Serre, âgé de quarante ans, commerçant domicilié à Saint-Quentin (Aisne), frère du futur, lesquels ont signé avec nous et les parties contractantes le présent acte de Mariage après lecture.

"Marie Jeanne Marthe Gelly

"Dr Serre

"Serre

"Gelly Marie Sarghat

"J Magne Melina Gelly

"?? L.Serre (Léon Serre)

"A.Serre J Delbos" (Archives du Cantal, état-civil d'Apchon)

 

Le mariage de sa jeune sœur Mélanie avec mon grand père Marcel Juillard, le 24 juin 1913.

Sa correspondance avec mon grand père Marcel Juillard.

Correspondances de Louis Serre, à propos du mariage de mes grands parents Marcel Juillard et Mélanie Serre:

 

 

Lettre du 8 mai 1913:

 

(adressée à Monsieur Marcel Juillard, Négociant, Boulevard Jules Ferry, Roanne.

 

"Docteur Louis Serre Cheylade (Cantal)

 

"Cher Monsieur Juillard,

"J' arrive de Chavanon où nous nous sommes entretenus de vous. De suite je tiens à vous dire que les Parents sont et ont été toujours résolus à laisser une entière liberté à Mélanie, comme ils ont agi d'ailleurs pour nous tous. Je puis même affirmer qu'ils ont pour vous une haute considération et une grande estime. C'est vous dire que vous serez maintenant le bienvenu à Chavanon et j'ajoute que Mélanie m'a paru toute adonnée à vous.

"Pour ma part, je ressens un vif plaisir. Et si votre sens pratique et votre caractère égalent votre esprit et votre intelligence, je puis vous prédire un heureux avenir.

"À bientôt donc le plaisir de nous revoir et de resserer nos liens d'amitié.

"Bien à vous

Dr L.Serre 8 mai 1913"

Lettre du 28 mai de la même année:

 

(adressée à Monsieur Marcel Juillard, de Lanobre, Cantal. note au crayon: visite de demande en mariage)

 

" Cheylade le 28 mai 1913

 

"Mon cher Juillard

"Ce soir en arrivant d'une course en automobile, le frère Henri a eu un petit accident. Il est rentré péniblement au garage et une pièce cassée doit être envoyée à l'usine. Il ne pourra par conséquent venir vous prendre à Riom samedi.

"Nous avons pensé alors à vous envoyer le beau père Chansel avec sa voiture, mais de crainte que ce soit peu confortable pour vos Parents, nous avons préféré vous en avertir. À Riom vous trouverez des voitures bien plus commodes, et vous serez beaucoup mieux.

"Nous regrettons beaucoup cet accident surtout pour vos Parents, mais nous espérons que favorisés d'un beau temps, l'agrément de contempler la haute vallée de la Rhue vous rendra le voyage agréable.

"Allons à samedi, mon cher Marcel, présentez à vos Parents, avec nos regrets, nos sentiments bien respectueux et pour vous nos sincères amitiés.

"Bien à vous

Dr L.Serre"

 

Lettre du 9 juillet, même année:

 

(Adresssée à Monsieur Marcel Juillard à Morange de Lanobre)

 

"Docteur Louis Serre

"Cheylade (Cantal)

 

"Mon cher Marcel,

"Cette vilaine laryngite de Mélanie persiste bien en effet. Néanmoins il n'y a pas lieu à s'en inquiéter, elle ne peut devenir grave ni chronique. Un peu de révulsion autour du cou, de la chaleur, teinture d'iode, et surtout repos de l'organe c'est à dire silence.

"Bref si cet état persiste à votre retour, je pense pouvoir le transformer.

"Je suis très content de voir que Mélanie ne s'ennuie pas et s'adapte bien à cette nouvelle vie (*); ma joie est d'autant plus vive que grandissante est mon estime pour tous les vôtres.

"Je vous prie, mon cher Marcel, de me rappeler au souvenir de tous et de croire à ma sincère affection .

"Votre frère dévoué

Louis"

(*): Marcel et Mélanie se sont mariés à Cheylade le 24 juin 1913.

 

Louis Serre était très attentif à la santé de son beau frère marcel, alors que celui-ci était au front:

 

« 16 décembre 1914 Mon cher Marcel

 

« J'ai été fort content de recevoir votre lettre et de vous savoir en bonne santé. Depuis quelques temps je n'avais de vos nouvelles que par Cheylade et je me demandais si vous receviez mes lettres. Nous sommes toujours dans la même région de la Woëvre ; nous avançons lentement, vu la boue des tranchées et le mauvais temps. Mais moi, j'ai eu la veine d'être affecté à l'ambulance divisionnaire ; c'est certes moins dur et moins dangereux que dans le régiment, et nous y menons une vie assez agréable, si l'on peut dire ce mot en ce moment. Voici ma nouvelle adresse : ambulance 1, 64e division, 3e Corps d' armée, secteur 120.

« Si votre lettre m'a fait plaisir, mon cher Marcel, de vous savoir en si bonne position, je ne puis m'empêcher de vous recommander la prudence, surtout à l'observatoire ; c'est je crois le plus grand danger pour l'artilleur. Enfin, faites attention et soignez vous bien. Bonne santé et bon courage. La lutte sera longue encore, mais nous triompherons et nous serons heureux de nous revoir tous.

« À bientôt, mon cher Marcel. Chance et amitiés.

« Tout à vous Louis »

 

Médecin-Major à l'Ambulance n°1 / 64e Division, 3e Corps d'Armée, secteur 10.

(Archives Marcel Juillard)

 

  

5-Son service militaire et la guerre:

 

Le service militaire:

La fiche matricule portant le N° 1340 établie à son nom précise qu'il est alors étudiant en médecine et qu'il bénéficie d'une disponibilité (art.23) à compter du 22 septembre 1900. Elle précise qu'il a les cheveux, les sourcils et les yeux noirs, et qu'il mesure 1m 70. Il a tiré le N° 25 du tirage du canton de Murat. Il est incorporé au 16e Régiment d'Artillerie sous le N° matricule 896 à compter du 14 novembre 1899.

Arrivé au Corps comme deuxième canonnier conducteur le même jour. Un certificat de bonne conduite lui est accordé.

Il effectue une première période d'exercices dans le 92e Régiment d'août à septembre 1902 et il passe dans l'armée d'active le 1er novembre 1902.

Il est nommé le 23 octobre 1903 à l'emploi de médecin auxiliaire et est affecté au 139e Régiment d'Infanterie.

Après avoir produit son diplôme de docteur en médecine obtenu le obtenu le 22 décembre 1904, il est nommé médecin aide-major de 2e classe de réserve par décret du 30 juin 1905 et affecté à la 13e Région.

Il accomplit une deuxième période d'exercices dans le 139e Régiment d'Infanterie du 19 août au 15 septembre 1907.

Il passe dans l'armée territoriale le 1er octobre 1912 et accomplit une autre d'instruction au 16e Régiment D'artillerie à Clermont-Ferrand, comme médecin aide major de 2e classe du 27 août au 19 septembre 1912.

 

La guerre:

Campagne contre l'Allemagne du 3 août 1914 au 14 février 1919.

Rappelé à l'activité par Décret du 1er août 1914, arrivé au Corps le 3 août. Aux armées du 3 août 1914 au 1er août 1915.

Affecté à l'hôpital N° 33 à Royat le 14 octobre 1915.

Affecté au Dépôt du 38e Régiment d'Infanterie le 23 Décembre 1915.

Affecté à l'hôpital général de Clermont le 8 Décembre 1916.

Dirigé sur le R.P.S., à St Dizier en exécution de la D.M. du 16 Février 1917.

Affecté au 4e Régiment de marche des Zouaves le 1er avril 1917.

Affecté à l'Ambulance 7/18 par décision du général commandant le 11e Corps d'Armée du 17 août 1917 et détaché au C.I.D./38 depuis ce jour.

Rentré à la 13e Région et affecté au Dépôt des O.P.G. à St Angeaux le 2 Janvier 1919.

Mis en congé illimité de démobilisation le 15 Février 1919 par le Directeur du Service de Santé de la 13e Région (2e échelon).

Passé dans l'Armée terrirtoriale le 1er octobre 1919.

Affecté à l'Hôpital Pensionnat St Eugène à Aurillac la 1er Janvier 1924. Proposé pour maintien dans les cadres et pour pension temporaire d'invalidité évaluée à 15 % pour "Troubles fonctionnels cardiaques. Créthisme", décision de la commission de réforme de Clermont-Fd du 16 avril 1924.

Libéré du service militaire le 1er octobre 1926.

Maintenu dans les cadres et proposé pour une pension temporaire invalidité évaluée à 20 % pour "troubles cardiaques" décision de la commission de réforme de Clermont Fd du 3 février 1928 (sur pièces).

Maintenu dans les cadres par décision du Directeur du Service de Santé du 13e Corps d'Armée du 1er novembre 1927.

Il fut décoré de la Croix de Guerre avec une citation à l'ordre du Régiment (N° 20 du 5 mai 1917):

"A pris au pied levé et en plein combat les fonctions de Médecin Chef de Service au régiment, service qu'il a assuré d'une façon parfaite, malgré les difficultés dûes au bombardement ennemi".

(Archives du Cantal, fiches matricules)

 

 

 

6-La médecine à Cheylade (Cantal):

 

Il fut décoré de la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur par décret du 4 août 1936, sur le rapport du Ministre de la Guerre en qualité de Médecin Capitaine de la 13e Région. Il avait 40 annuités de service militaire et était titulaire de la Croix de Guerre.

La décoration lui fut remise le 27 septembre 1936 par le Capitaine Marcel Juillard de l'état-major de la 13e Région à Clermont-Fd, choisi par Louis Serre comme parrain.

"En tant que médecin, c'était à Cheylade une personnalité importante. Il a été membre du conseil municipal".

"Si Elisabeth est née à Cheylade, c’est parce que Madou, sa mère, avait une confiance totale en son oncle et qu’elle voulait qu’il soit là pour l’accouchement.  A noter que Louis était secondé, à ce moment en 1952, par son fils Hubert qui reprit pendant quelques années le flambeau de médecin de Cheylade après avoir été guidé sur le terrain par son père" .

"On rencontre encore à Cheylade des personnes qui parlent avec émotion de Louis ou de Hubert. L’an passé, j’ai rencontré l’électricien de Riom qui m’expliquait qu’il était né en 1952, la nuit de la Saint-Sylvestre, qu’un traîneau était allé chercher Hubert aux Mouleyres pour l’amener plus loin dans la ferme isolée de Para. Hubert avait passé la nuit avec tous, réveillonnant avec la famille et surveillant l’accouchement pour partir enfin au petit matin après la délivrance" .

 

7-Ses enfants et sa descendance:

 

Décès le 2 mai 1964 à Cheylade à 86 ans.

 

8-Généalogie ascendante des parents de Louis Serre:

 

Cette généalogie ascendante est due au travail d'André Metzger.

Louis Serre, Médecin-major de la Grande Guerre, "Médecin de montagne" 1878-1964

Comme on le voit, quelques ancêtres qui apparaissent sur cet arbre appartenait à la petite noblesse locale. Il s'agissait probablement pour eux de s'allier à des familles d'éleveurs comme les Charbonnel, susceptibles de leur apporter des dots substantielles... 

 

Ce sont les Lemmet d'Auteuil, d'Anglars de Bassignac, eux-mêmes apparentés aux de Ribier, de Rochedagoux( ou d'Agoux) etc. Voici plus précisément l'ascendance des Serre puis des Charbonnel:

 

SERRE Antoine (mon arrière grand père, père de mon grand oncle Louis), o 1841 Chavanon, + 1927 Cheylade, x 1874 SARGHAT Marie, o 1850 Fouilloux, + 1935 Cheylade;

 

SERRE Jacques, o Codebos Soutro 1797, + 1873 Chavanon, x CHARBONNEL Isabeau, o 1803 Chavanon, + 1863 Chavanon;

 

Parents d'Isabeau CHARBONNEL:

 

CHARBONNEL Pierre, o 1780 Chavanon, + 1834 Chavanon, x LEMMET d'AUTEUIL Jeanne, o 1771 Apchon (Auteuil), + 1815 Chavanon;

 

Parents de Jeanne LEMMET d'AUTEUIL:

 

LEMMET d'AUTEUIL Antoine, o 1734 Auteuil, + 1795 Auteuil, x d'ANGLARS de BASSIGNAC Françoise Rose, o 1733 Auzers, +1798 Auteuil; leurs parents:

 

Parents d'Antoine LEMMET d'AUTEUIL:

 

LEMMET d'AUTEUIL Bernard, + 1750 Auteuil, x COMAOLET Isabeau, o 1702, + 1786;

 

Parents de Françoise Rose d'ANGLARS de BASSIGNAC:

 

d'ANGLARS de BASSIGNAC Bathélémy, o 1694, +avt 1759 Bassignac, x BOYER Jeanne, + avt 1759 Auzers;

 

Parents de Barthélémy d'ANGLARS:

 

d'ANGLARS de BASSIGNAC Roger, seigneur de Bassignac, o 1654 Bassignac, + après 1722, x 1679 TISSANDIER Françoise; 

 

Parents de Roger d'ANGLARS de BASSIGNAC:

 

d'ANGLARS de BASSIGNAC François, seigneur de Bassignac et de la Barandie, o 1612, x 1642 de TAUTAL Gabrielle, + après 1679;

 

Parents de François d'ANGLARS de BASSIGNAC:

 

d'ANGLARS de BASSIGNAC Guy, seigneur de Bassignac, o vers 1578, x 1606 de RIBIER Catherine, + 1658 dans l'église de Bassignac;

 

Dans la petite église romane de Bassignac, on peut admirer un tableau représentant deux personnages représentés à genoux auprès du Christ en croix.

 

 

Il s'agit de deux de nos lointains ancêtres:  Guy d'Anglars de Bassignac...

 

 

et Catherine de Ribier.

 

 

Parents de Guy d'ANGLARS de BASSIGNAC:

 

d'ANGLARS de BASSIGNAC Antoine, o 1536, x 1574 de GOUZEL de SÉGUR Antoinette (*), +1611;

(*): son père était Guynot de GOUZEL de SÉGUR, seigneur de Ségur, fils de Jean et d'Alix de CHALVET de ROCHEMONTEIX, et sa mère Louise de POUZOL, fille de Jourdain de POUZOL et de Jeanne de LA PANOUSE, dame de Loupiac

 

Parents d'Antoine d'ANGLARS de BASSIGNAC:

 

d'ANGLARS de BASSIGNAC Étienne, x 1535 du CHAPITRE du CHATELET Jeanne, + avant 1544;

 

Père d'Antoine d'ANGLARS de BASSIGNAC:

 

d'ANGLARS de BASSIGNAC Bernard, o vers 1504;

 

Parents de Bernard d'ANGLARS de BASSIGNAC:

 

d'ANGLARS de BASSIGNAC Jean, x de BALZAC anne, + avant 1512;

 

Parents de Jean d'ANGLARS de BASSIGNAC:

 

d'ANGLARS de BASSIGNAC Jean, x de BASSIGNAC Françoise, + avant 1481;

 

Parents de Jean d'ANGLARS de BASSIGNAC:

 

d'ANGLARS de BASSIGNAC Astorg, x de ROCHEDAGOUX Marguerite XVe siècle.

 

À propos de Guy d'ANGLARS de BASSIGNAC 

Guy d'Anglars seigneur de Bassignac et son épouse Catherine de Ribier possèdent le château de Bassignac.

Cinq enfants sont nés de leur union dont:

François, qui voit le jour vers 1612. Comme ses aïeux, il fait carrière dans l'armée et entre dans la compagnie des gendarmes du roi. Il est nommé, en 1638, capitaine-lieutenant de 200 hommes d'armes, sous les ordres du comte d'Estaing. Quelques années plus tard, en mai 1642, il prend pour épouse Gabrielle de Tautal, fille du seigneur Jean de Chanterelles dont le fief s'élève dans la vallée du Mars. Elle lui donne trois fils, assurant la continuité du nom. 

Un épisode va marquer l'histoire de François d'Anglars de Bassignac. Depuis la mort de Louis XIII, en 1643, la France est confiée à la régence d'Anne d'Autriche qui, peu habituée des affaires politiques, s'appuie sur le cardinal Mazarin. Le futur Roi Soleil n'est encore qu'un enfant. Parmi les grands du royaume, le prince de Condé, qui déteste le ministre de la reine et le qualifie de "faquin écarlate". La rivalité pousse le prince à la révolte et il sympathise avec un mouvement : la Fronde, qui va rester dans l'Histoire comme l'une des plus grandes révoltes nobiliaires. Arrêté en janvier 1650, le Grand Condé est emprisonné pendant 13 mois. A sa sortie, il prend la tête de la Fronde et part en Auvergne pour recruter des partisans. Le prince et sa troupe se sont déguisés en domestiques du marquis de Levis, seigneur de Charlus.

C'est sous cette livrée qu'ils se présentent, le 27 mars 1652, au château de Chavaniac, près de Sauvat, propriété de Guy de Ribier. Ce dernier les conduit à Bassignac mais François d'Anglars est absent. La mémoire populaire veut que le prince ait attendu son hôte assis sur la pierre du tourne-broche, dans la cheminée de la cuisine. Lorsque François arrive, il n'a aucune idée de l'identité de son visiteur. Il le convie à souper mais, au fur et à mesure des libations, les propos dévient sur la politique et les esprits s'échauffent. Les deux hommes sont au bord d'en venir aux mains quand le Grand Condé se dévoile. D'Anglars, confus, s'agenouille et s'excuse.

Les siècles et la Révolution passent sur Bassignac et les d'Anglars sont toujours là. Camille, né en 1787, porte le titre de comte et devient maire de la commune en 1830. Parmi ses treize enfants, Jean-Pierre Eugène, né en 1813 et devenu vicaire de Notre-Dame-des-Champs à Paris, conserve le domaine. En 1872, il institue Antoinette Borg d'Orschwillers héritière de la propriété, sa propre sœur, Adélaïde-Fernande (épouse Thoury) l'ayant refusée. Treize ans plus tard, Antoinette lègue à son tour à la baronne de Brousse qui vend finalement le château à Antoine Besson, en janvier 1898.

(extrait d'un article de "La Montagne")

 

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